Ces dernières semaines ont été marquées par la fin de l’été et le retour de l’automne, avec un regain de pollution. 

Cette transition a été particulièrement compliquée cette année, avec un retour à l’école ou au bureau au beau milieu d’une pandémie mondiale, d’impressionnants feu de forêts sur la côte Ouest des Etats-Unis et le retour du trafic urbain, tous impactant l’air que nous respirons. 

Ces feux de forêts impressionnants sont un exemple type de la pollution générée par des phénomènes naturels. Que ce soit en Australie, en France, au Portugal ou au Brésil, la planète brûle. Ces gigantesques incendies, outre les dégâts qu’ils causent, sont des vecteurs importants de pollution de l’air. Retour sur les derniers grands incendies en date, ceux de Californie qui ont rendu l’air irrespirable dans de nombreux états.

Durant cette période, nous nous sommes efforcés de fournir des informations et des conseils aux personnes faisant face à l’air vicié et enfumé de la côte Ouest américaine, touchée par la saison des feu de forêt. 

En collaborant avec AccuWeather et le Los Angeles Times, nous avons répondus aux questions les plus posées en lien avec la qualité de l’air et les incendies dans l’espoir que cela soit utile en cas de pic de pollution, ou si votre région est touchée par des incendies. 

Quels lieux ont été touchés par la pire qualité de l’air en Oregon et en Californie ? 

Les pires niveaux (>800 AQI Plume) ont été enregistrés dans le Parc National de Yosemite, Portland et San Francisco – bien au delà des niveaux enregistrés par le passé. Par exemple en Californie, où le précédent pic record était de 500+ AQI Plume, mesuré à la station de Palmdale (au nord de L.A) en décembre 2017.

Est-ce que les incendies de la côte Ouest américaine ont été pire que les années précédentes ? 

5 des 10 plus grands incendies en Californie brûlent en ce moment, ce qui est évidemment une situation sans précédent. Des niveaux insalubres de qualité de l’air ont été mesuré en Californie et en Oregon. Ces états ont par moments été recouverts de fumée. La moitié des stations de mesure de l’Oregon captant même des niveaux extrêmes d’AQI, que nous nommons “Airpocalyspe”. La fumée s’est dispersée sur la majorité du territoire américain via des vents dominants, se retrouvant même jusqu’en Suisse. Néanmoins, l’impact sur la santé est limité à l’Oregon et la Californie et leurs états voisins (Idaho & Washington) à cause des vents d’Est. 

Quelle est la meilleure façon d’utiliser Flow lors de la saison des incendies ? 

Lors d’un pic de pollution, comme c’est le cas durant un feu de forêt, la qualité de l’air intérieure est généralement bien meilleure qu’à l’extérieur. Pendant l’épisode de fumée début Septembre sur la côte Ouest américaine, certains centres de loisir de la Silicon Valley équipés de Flow ont mesuré la qualité de l’air intérieure et extérieure pour déterminer où et quand les activités devaient avoir lieu.

Au même moment, des personnes vivant dans la Région jusqu’à certain vivant au nord de la Colombie-Britannique ont utilisé leur Flow pour savoir quand aérer et purifier leur air intérieur.  

Comprendre les seuils d’AQI est crucial afin de prendre les bonnes décisions face à la pollution de l’air. Quand l’AQI chute de “très élevé” à modéré, des activités extérieures re-deviennent sûres et possibles. Ces changements peuvent varier selon votre localisation, la topographie ou le vent. C’est dans ces conditions que Flow devient très pertinent comparé à une station de mesure fixe située à des kilomètres de votre position. 

Quelles sont les différences entre la pollution d’un feu de forêt et d’autres types de pollution de l’air ? Par exemple, le smog auquel font face certaines villes Chinoises.  

La différence principale entre la pollution de l’air urbaine “classique” et celle due aux feux de forêts est (1) l’intensité: une quantité importante de particules fines et de gaz sont libérés lors d’une très courte période. Cela résulte par une faible visibilité et un impact sur la santé accru. (2) la nature des polluants: il y a plus de particules dans le feu de forêt et aussi plus de COV.  

Le Dr. Boris Quennehen, membre de l’équipe, a étudié la composition de la pollution anthropogénique et celle des feux de forêts transportées depuis des latitudes moyennes vers l’Arctique. Son travail montre que les processus affectant la taille des particules et leur concentration sont toujours à l’oeuvre après plusieurs jours de dérive dans l’atmosphère. 

Dr. Quennehen: Comme tout processus de combustion, les feux de forêts émettent un mixe de particules fines (PM) et de gaz. Une étude de 2013 indique que la composition chimique des PM et des gaz varie selon le matériau qui brûle. En particulier, les feux de forêt émettent beaucoup plus de polluants, principalement parce qu’ils durent plus longtemps. Cependant, les incendies urbains ont plus de probabilité d’émettre des gaz toxiques à cause des plastiques et des minéraux qu’on retrouve dans les flammes. 

Dans le cas d’un feu de forêt, beaucoup d’arbres, branchages et d’autres végétaux sont brûlés. Le type de bois et la manière dont il se consume vont impacter la pollution. Par exemple, une étude récente sur les fumées des incendies en Californie a démontrée que la fumée provenant d’un feu couvant, avec peu de flammes est plus dangereuse que celle provenant d’un incendie intense avec des flammes ardentes.  

Quelle différence voit-on entre la pollution provenant d’incendies et la fumée inhalée d’une cigarette ?

D’après une étude de 2015, les derniers feux de forêts ont émis une pollution équivalent à la consommation 25 cigarettes / jour (http://berkeleyearth.org/archive/air-pollution-and-cigarette-equivalence/ ) 

Quels sont les effets sur la santé liés à l’exposition à la fumée des feux de forêt ? 

L’exposition à la fumée d’incendies peut avoir des conséquences bien réelles sur la santé. Les principaux risques concernent les poumons, l’organe majeur de notre système respiratoire. L’exposition à la fumée peut ainsi causer des difficultés respiratoires, toux, écoulement nasal, bronchite, respiration sifflante et une exacerbation des maladies chroniques telles que l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). 

Le Dr Jonathan Tan, membre de notre communauté et collaborateur, nous le confirme : “Ayant exercé dans des hôpitaux du monde entier, j’ai pu constater que l’exposition à la fumée lors d’épisodes de feux de forêts faisait augmenter les hospitalisations dans les services d’urgence et le besoin en médicaments. Cela affecte la quasi-totalité des soins aux patients”.

Il est aussi important de rappeler que certaines populations sont particulièrement sensibles à l’exposition à la fumée. 

Vous présentez un risque supplémentaire si : 

• Vous êtes atteint d’une maladie cardiaque ou pulmonaire (par exemple : insuffisance cardiaque congestive, angine, maladie obstructive chronique, emphysème, asthme).
• Vous êtes une personne âgée (en particulier si vous souffrez d’une maladie du cœur ou des poumons).
• Vous êtes une femme enceinte.
• Vous êtes fumeur.
• Vous êtes un enfant. La fumée peut être particulièrement nocive pour les enfants car leur système respiratoire n’est pas complètement développé, ils respirent plus d’air que les adultes et sont souvent actifs en extérieur.  
• Vous effectuez des travaux physiques en extérieur ou pratiquez des sports de plein air. 

Pour ces groupes plus vulnérables, le risque de maladie ou même de décès peut être beaucoup plus élevé que chez les adultes en bonne santé. Outre les maladies respiratoires, l’exposition à la fumée d’incendies a été associée à des risques cardio-vasculaires, oculaires et neurologiques, et à des effets nocifs sur la santé mentale.” 

Beaucoup de gens portent déjà des masques en extérieur à cause du COVID-19. Existe-t-il un type de masque spécifique qui serait approprié pour se protéger de la pollution de l’air liée aux incendies ? 

Pour se protéger de la fumée des feux, il faut porter un masque FFP2 au minimum. Les masques non-chirurgicaux généralement recommandés afin de réduire la transmission du COVID-19 ont pour but de protéger les autres dans le cas où le porteur du masque est infecté, plus que de protéger le porteur lui-même. 

Pour ne rien simplifier, les masques anti-pollution (FFP2 et au-delà) possèdent généralement des valves permettant de laisser sortir l’air expiré (et tout ce qu’il peut contenir), rendant la respiration plus facile. La présence de valves sur ces masques les rend par conséquent inutiles pour empêcher la transmission des virus. L’idéal est donc de choisir un masque FFP2 ou supérieur, sans valve.

Peut-on allumer la climatisation pendant un incendie ? 

Réponse détaillée: Cela dépend du type de climatisation et du filtre que vous possédez. Dans la majorité des cas, le climatiseur aspire de l’air extérieur vers l’intérieur en le refroidissant. La plupart des climatiseurs, qu’ils soient montés sur fenêtre ou pas, sont dotés d’un filtre à air. Tout comme le masque que vous portez sur le visage, ce filtre empêche l’infiltration de certains polluants de l’air extérieur dans votre intérieur. Il existe de nombreuses techniques de filtration, depuis le simple maillage en fibres qui capte les particules fines aux charbons actifs qui filtrent les polluants gazeux, en passant par les systèmes électrostatiques. Tout cela pour dire qu’en cas d’incendie, l’air à l’intérieur de votre maison est probablement plus sain que l’air au-dehors. 

En bref : En utilisant un climatiseur, vous allez injecter chez vous de l’air qui provient de l’extérieur, donc il faut s’assurer qu’il soit muni d’un filtre suffisamment performant. Favorisez la prudence si vous ne savez pas de quel filtre est équipé votre climatiseur.

L’air est-il meilleur près des côtes ?

Malheureusement, vivre près de la plage n’offre pas de protection supplémentaire face à la pollution des feux de forêts. Néanmoins, vivre près d’une plage pourrait être un atout si cela implique d’être à distance des grandes artères, tout comme l’absence de grand bâtiments qui créent des “couloirs de pollution”. Dans le cadre des incendies, la situation est telle que la fumée surpasse toutes les caractéristiques qui protègent habituellement de la pollution . (exemple: la baie de San Francisco très venteuse et pourtant enfumée)

Si vous avez d’autres questions sur la qualité de l’air, n’hésitez pas, vous pouvez nous les envoyer par mail ou laisser un commentaire dans la section ci-dessous. Nous ferons au mieux pour toutes y répondre.