
Paris – journée sans voiture vue d’en haut, vue d’en bas
Alors que de nombreuses métropoles étaient la semaine dernière le théâtre de fortes mobilisations environnementales – du sommet Action Climat de l’ONU à la Grève Mondiale pour le Climat, le combat pour un air moins pollué continue à l’échelle locale. De nombreuses villes sont en train de repenser leurs réseaux urbains et se projeter dans un futur qui met le moteur à combustion entre parenthèses.
Les Superblocks à Barcelone sont la promesse d’espaces urbains qui redonnent ses lettres de noblesse au transport pédestre.
Premier pas pris par de plus en plus de municipalités en France et ailleurs: les journées sans voiture. Quel impact concret ? C’est ce que nous avons voulu découvrir lors de la Journée Sans Voiture (JSV) de Paris.
Comment nous avons procédé
ÉTAPE 1 : En mettant à contribution sa plateforme de données environnementales, l’équipe Data de Plume Labs a pu construire la comparaison de la JSV 2019 à la tendance des dimanches précédents.
ÉTAPE 2 : Nous sommes descendus d’un niveau pour regarder les tendances par quartier grâce aux cartes rue-par-rue disponibles dans l’app Flow.
ÉTAPE 3 : Pour finir, nous avons enfilé notre plus beau cuissard, enfourché notre vélo et sommes partis mesurer les niveaux temps-réel au plus près de l’action.

Ce que nous avons découvert
Le résumé
- Les niveaux de pollution moyens de la région parisienne étaient modérés sur l’échelle Plume en première partie de cette JSV
- Lorsque l’on compare les chiffres intra- et extra-muros on note de réelles différences, notamment au coeur de Paris, et donc un résultat globalement positif de l’initiative JSV
- Même avec un trafic réduit cependant, nos cyclistes ont été exposés à des pics locaux de pollution aux particules fines
Le détail
La première conclusion à tirer de notre analyse : les niveaux de pollution intra-muros mesurés pendant la JSV 2019 étaient faibles comparés à la tendance historique. Mieux, le niveau de pollution enregistré le 22 septembre (barre toute à droite du graph plus bas, exprimé sur l’échelle d’AQI Plume) était le plus bas depuis le début du mois sur le segment horaire 11h – 18h.
La pollution était plus forte passé le Périphérique que dans Paris intra-muros
Cela peut paraître surprenant mais c’est vrai : lorsque l’on compare la moyenne horaire des niveaux de pollution mesurés par les stations proches du Périphérique à celle des stations intra-muros, les niveaux de pollution étaient plus élevés intra-muros sur les trois dimanches précédant le 22 septembre. Cette tendance s’est inversée lors de la JSV à partir de 14h.
Oui, mais la pluie dans tout ça ?
La JSV rompt avec la tendance des dimanches précédents car à partir de 11h, la pollution était moins forte intra-muros qu’au niveau du Périphérique. Plus notable encore, la chute marquée de l’indice de pollution à partir de 14h. Celle-ci connaît une explication simple : la pluie ! Nous en parlerons dans un prochain blogpost mais la pluie, en emprisonnant les particules et molécules de gaz dans ses gouttelettes, est un agent anti-pollution très efficace !
Pour autant, là où le niveau de pollution du Périphérique est vite remonté alors que la pluie s’affaiblissait, on voit que le niveau intra-muros est resté stable.
C’est d’autant plus évident lorsque l’on observe la carte plus haut : les arrondissements les plus “intérieurs” de Paris, où la réduction de trafic a été la plus efficace, ont connu le niveau de pollution le plus faible.
Et qu’ont découvert nos cyclistes ?
Les mesures prises par nos Flows vélo-portés nous ont prouvé ce que nous soupçonnions : si en moyenne la qualité de l’air était meilleure à Paris ce dimanche 22 septembre, de nombreux lieux et moments de forte pollution persistaient, notamment aux particules fines. Taxis, VTCs, scooters et bus circulaient encore, ce qui ne manquait pas de faire significativement chuter la qualité de l’air, notamment lorsque nous arrivions à un feu rouge ou une intersection.
Conclusions
Les chiffres nous montrent que la Journée Sans Voiture 2019 a été pour Paris le jour de septembre où la qualité de l’air fut la meilleure. Ce n’était pour autant pas une journée sans pollution, mais la multiplication de ce genre d’initiatives ne peut qu’aider à sensibiliser la population, promouvoir d’autres formes de transport et projeter les parisiens dans un futur sans combustion.
Quant à nous, nous continuons notre travail cartographique, et vous souhaitons toujours moins de microgrammes dans vos mètres cubes. Rendez-vous au prochain épisode !
— l’équipe Plume Labs
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