Alors que le réchauffement climatique s’accélère, la 21e conférence des Nations Unies sur le climat vient de marquer une étape historique avec l’adoption de l’accord de Paris. Au-delà des négociations officielles entre chefs d’Etat, la lutte contre le dérèglement climatique passe aussi par un engagement citoyen et par la mise en œuvre de solutions technologiques qui atténuent les impacts du réchauffement planétaire et rendent les villes plus intelligentes, plus propres et plus ouvertes. La révolution des données à l’échelle mondiale permet de nombreuses innovations en ce sens.

A l’occasion de la COP21, Plume Labs a co-organisé un évènement sur le thème “Data Against Climate Change” à PlaceToB, un lieu d’échange dédié à la société civile et aux média durant la COP21. Romain Lacombe, CEO de Plume Labs, a rassemblé associations, scientifiques, entreprises et innovateurs du secteur public pour échanger sur la contribution des données face au dérèglement climatique.

Dans le monde entier, des magiciens du big data collectent et analysent des données de masse afin de rendre visibles les effets du réchauffement climatique. Lors de l’évènement, Karen Bastien (We Do Data) a présenté le Global Carbon Atlas, un atlas mondial des flux de carbone qui permet de visualiser les émissions de CO2 à l’échelle de la planète. Romain Lacombe a quant à lui annoncé la sortie de la World Air Map, une carte mondiale de la pollution en temps réel réalisée par Plume Labs (plus de détails ici). Ces deux initiatives ont pour objectif de créer plus de transparence grâce à la visualisation des données, et de faciliter ainsi la prise de décision politique et l’engagement des citoyens.

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Karen Bastien (We Do Data) présente l’Atlas Mondial du Carbone.

Si le big data met en lumière les impacts du changement climatique, il permet aussi de mieux s’en prémunir, comme l’a souligné Andrew Jones (MIT & Climate Interactive). En outre, les données massives et l’analytique améliorent les interventions d’urgence en cas de catastrophes naturelles. Ainsi, Nicolas de Cordes (Orange) a montré que les données de téléphonie mobile permettaient de détecter les signaux de stress dans les zones frappées par des catastrophes naturelles.

Par ailleurs, l’ouverture des données publiques est déterminante dans le combat mondial contre l’augmentation des températures moyennes. Trois innovateurs du secteur public ont partagé leur vision de l’open data au service de l’environnement : Robert Kirkpatrick (UN Global Pulse), Anne Ged (Agence Parisienne du Climat) et Romain Talès (Etalab, plateforme open data du Gouvernement Français). Selon Robert Kirkpatrick, membre du Cabinet du Secrétaire Général des Nations Unies :

“Un pays qui n’investit pas dans des programmes d’analyse et d’ouverture des données ne peut répondre efficacement aux enjeux du développement durable.”

Pour accélérer la lutte contre le réchauffement planétaire, il est urgent que les institutions publiques rendent leurs données accessibles à tous : scientifiques, entreprises, citoyens, etc. Cela permettra d’aider le climat en stimulant l’innovation et en révélant des opportunités économiques encore largement inexploitées. Dans cette optique, l’Agence Parisienne du Climat construit actuellement une base de connaissances sur le changement climatique et répertorie les solutions existantes pour y remédier.

Enfin, la révolution des données favorise de nombreuses initiatives citoyennes en faveur du climat. En 2015, le C3 Challenge a rassemblé plus de 500 participants qui ont conçu 29 solutions “vertes”, dont beaucoup s’appuient sur l’analyse de données. Même approche pour la plateforme Transitions2 qui encourage les citoyens du monde entier à soumettre leurs idées dans le but de “créer des synergies entre les révolutions numérique et écologique”, comme l’a expliqué Daniel Kaplan, Directeur Général de La FING. Enfin, Erwan Cordeau de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme a souligné l’importance de l’action citoyenne pour stimuler la lutte contre les bouleversements climatiques en milieu urbain.

Face au réchauffement planétaire, la révolution des données est cruciale, car elle  :
– aide à visualiser les effets concrets du changement climatique
– favorise le développement de nouvelles solutions pour s’en protéger
– initie de vraies inflexions – tant politiques que comportementales.

Merci à tous les participants pour cet après-midi riche en échanges. Nous vous souhaitons le meilleur des succès dans vos différents projets, afin que les octets soulagent la planète – et tous ceux et celles qui y habitent !