
Les sciences derrière Plume Labs (1/2) : La mesure
Particules fines, PM10, PM2.5, dioxyde d’azote, ozone, pollution intérieure, pollution extérieure… bien difficile de s’y retrouver parmi tous ces termes : la pollution de l’air est un problème complexe qu’il n’est pas simple d’appréhender et de cerner au premier abord. Rendre la pollution de l’air compréhensible par tous, informer les citoyens pour les aider à mieux s’en protéger, c’est le métier de Plume Labs.
Nous avons lancé il y a quelques semaines notre premier produit, le Plume Air Report, l’application iOS qui vous aide à mieux respirer. Cette application vous permet de suivre la qualité de l’air en direct dans plus de 60 villes dans le monde (dont 10 en France), de vous protéger vous et vos proches grâce à des recommandations pratiques et des alertes personnalisées, et de garder un temps d’avance sur la pollution grâce à nos prévisions heure par heure.
Comment Plume Labs arrive-t-il à rendre accessible à tous les mesures de pollution de l’air ? Comment fait-il pour simplifier le problème de la pollution et le rendre intuitif ? Comment Plume Labs vous permet-il de connaitre la pollution de l’air à l’avance et de vous faire des recommandations personnalisées ? Bref, quelles sont les sciences derrières Plume Labs et le Plume Air Report ? C’est ce que nous souhaitons expliquer dans cette série d’articles.
Voici le premier: “L’art de mesurer la pollution”.
L’art de mesurer la pollution : Comment Plume Labs arrive-t-il à rendre accessible à tous les mesures de pollution de l’air ?
Au cœur même de Plume Labs et du Plume Air Report se trouve l’Open Data. L’Open Data, c’est un mouvement citoyen qui œuvre pour le libre accès à l’information avec la conviction que des citoyens mieux informé sont un moteur de progrès économique et humain. C’est ce mouvement citoyen qui nous permet d’identifier, de collecter, d’analyser et de mettre en perspective les mesures de concentration des principaux polluants.
Ou collectons-nous les données de pollution ?
Pour surveiller les évolutions des taux de polluants dans l’atmosphère, la plupart des grandes villes du monde se sont dotées de réseaux de mesure scientifiques de la teneur de l’air en ces différents polluants. Certaines publient ces données afin d’en informer le grand public. Nous accédons ainsi aux mesures scientifiques réalisées par les réseaux publics à travers le monde (associations de surveillance de la qualité de l’air en France, agence fédérale environnementale aux Etats-Unis, réseau de mesure des ambassades et consulats américains en Inde et en Chine, etc.) afin de vous les relayer.
Aujourd’hui, le Plume Air Report permet de connaitre la pollution de l’air dans plus de 60 villes à travers le monde (dont 10 en France). Nous cherchons bien évidemment à augmenter le nombre de ville couverte le plus rapidement possible, mais le nombre de mesure que nous collectons et analysons se compte déjà par millions !
Voici une liste des sources et réseaux de mesures que nous utilisons pour le moment :
- Air now (USA)
- Air Parif (France)
- AQHI (Hong Kong)
- ATMO Federation (France)
- AEROS network (Japan)
- CETESB – Governo do Estado de São Paulo (Brazil)
- Clean Air Seoul (South Korea)
- CPCB-Central Pollution Control Board (India)
- Irceline (Belgium)
- NSW government, Office of environment & heritage (Australia)
- Research team IITM (India)
- Soramame Taiki (Japan)
- TAQM (Taïwan)
- UK DEFRA (UK)
- Ulusal Hava Kalitesi İzleme Ağı (Turkey)
- U.S. Department of State Air Quality Monitoring (China)
- U.S. Mission India NowCast (India)
Si nous pouvons couvrir des villes aux quatre coins de la planète, c’est parce que les mesures de pollution sont les mêmes partout. Mesurer la pollution de l’air, c’est mesurer la concentration de différents polluants présent dans l’atmosphère : les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone, le dioxyde de souffre et le monoxyde de carbone pour ne citer que les principaux. Partout dans le monde, ces mesures de concentration sont faites dans les mêmes unités et c’est tant mieux : µg/m3 (microgramme par mètre cube), ppb (partie par milliard) ou encore ppm (partie par millions). Ainsi, quel que soit l’endroit où sont faites les mesures, nous sommes toujours capables de les comprendre et de les interpréter : 25 µg/m3 de particules fines à Paris, à Beijing ou à San Francisco, c’est bien la même chose !
Pourquoi ce n’est pas si simple ?
En réalité, les choses sont souvent un peu plus compliquées…
- Des données manquantes : Il arrive que la régularité et la continuité des mesures de pollution ne soit pas parfaite. Or une donnée manquante nous empêche de vous informer convenablement. Pour pallier à ce type d’éventualité, nous croisons quand c’est nécessaire plusieurs réseaux de mesure afin d’assurer une bonne continuité de service à nos usagers. C’est par exemple le cas pour la ville de New Delhi en Inde où nous utilisons 3 réseaux de mesures différents. Dans tous les cas, les appareils de mesures des polluants de l’air ne sont jamais parfaits, et il peut toujours arriver qu’une station ne fournisse pas de données pendant plusieurs heures. A nous de tout mettre en œuvre pour vous fournir un service de qualité !
- La confiance dans les données : Afin de communiquer convenablement sur la pollution, nous nous basons sur des mesures uniquement lorsqu’elles sont fiables et réalisées par des scientifiques. Lorsque nous ne pouvons être certains de pouvoir faire confiance à la qualité des données, nous faisons le choix de ne pas les utiliser du tout. C’est la raison pour laquelle nous ne couvrons pour le moment « que » 60 villes dans le monde.
- Des mesures incomplètes : Comme nous l’avons expliqué, pour mesurer finement la pollution, il est nécessaire de mesurer la concentration de plusieurs polluants atmosphériques. Certains réseaux ne mesurent qu’un nombre limités de polluants. En Chine par exemple, nous ne disposons que des mesures de particules fines.
- Des types de stations de mesures différentes : certaines stations dont nous collectons les mesures se trouvent en centre villes, d’autres à proximité d’un grand axe, d’autres encore en milieu industriel ou rural… Nous devons prendre ces différences en compte pour déterminer le niveau de pollution de votre ville.